D’ÎLES EN IDYLLES… : À LA DÉCOUVERTE DES ÎLES PATIRAS ET MARGAUX

Publié par le août 28, 2013 dans Gironde, Pauillac, Restaurants, Vins |

 

Créée en 2008 par des passionnés de l’estuaire de la Gironde, Gens d’estuaire propose, de mai à octobre, un copieux programme de croisières fluviales agrémentées d’escales sur les îles, de dégustations de vins, de gastronomie régionale, etc.

Gens d’estuaire a ouvert cette année une nouvelle enseigne, « Bordeaux River Cruise », et un kiosque du même nom, installé sur le quai des Chartrons, près du restaurant de tapas Ibaia Café. Ici, il est possible de se renseigner sur les différentes croisières et ballades d’une demi-journée ou d’une journée : Blaye et Bourg-sur-Gironde, Médoc, Sauternais, apéro vigneron… Des croisières gastronomiques, au déjeuner comme au dîner, seront proposées dès cet automne, avec l’arrivée d’un nouveau bateau-restaurant.

La croisière des vignobles « d’îles en idylles », que nous avons choisie pour goûter la qualité des prestations proposées par Gens d’estuaire, offre une remarquable journée pleine de surprises et de dépaysement, à bord de la puissante vedette Silnet (12 places, 25 nœuds sans contrainte des marées) baptisée par son armateur, Simon Lacourt, du nom d’un cheval de courses élevé par son grand-père au bord de la Garonne. Embarquement à 9 h 45 au ponton d’honneur, quai de Richelieu à Bordeaux.

Guillaume de Mecquenem, le pilote, qui est aussi gérant de Gens d’estuaire, vire de bord au niveau du Pont de pierre pour descendre la Garonne d’où l’on admire la façade des quais, la bourse du commerce et le miroir d’eau, l’alignement des immeubles et hôtels particuliers des quais des Chartrons et de Bacalan. Les bassins à flots et ses nombreuses grues de chantier attestent de la rénovation immobilière en cours dans ce quartier jusqu’ici délaissé. Le passage sous le nouveau pont Chaban-Delmas offre une perspective inédite sur cet ouvrage dont Michel Virlogeux a été l’ingénieur structure. Puis c’est le village et le port du vieux Lormont, niché au pied du pont d’Aquitaine. Bordeaux Port Atlantique dévoile ses installations de Bassens, ses dragueurs, ses vraquiers, ses navires de commerce et de croisière. Puis le Silnet longe le bec d’Ambes et ses installations de stockage pétrolier. C’est le point de confluence entre la Dordogne et la Garonne. Il marque le début de l’estuaire de la Gironde, qui se termine à la pointe de Grave, et forme la pointe de l’entre-deux-mers. Panorama sur la ville de Blaye, ancienne place-forte militaire chargée de préserver la sécurité du port de Bordeaux, elle abrite une citadelle du XVIIe siècle, œuvre de l’ingénieur militaire Vauban. Dominant le paysage urbain, elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008, dans le cadre du réseau des sites majeurs de Vauban.

Nous naviguons maintenant sur l’estuaire de la Gironde, le plus vaste d’Europe, qui possède une série d’îles. Au milieu du XIXème siècle, il existait trois îles bien distinctes en aval du bec d’Ambès : l’île Cazeau, séparée de l’île du Nord par la passe du Garguil et l’île Verte située à quelques mètres en aval. Aujourd’hui, les chenaux ont été comblés et les noms d’origine identifient les différentes sections d’une seule grande île. En face, un chapelet de petites îles le long de la rive gauche a tout simplement disparu, faisant partie de la terre ferme. Seule l’île de Mons est restée pour devenir l’île Margaux. Face à Pauillac, Patiras, surgie dit-on au Moyen-Âge, a eu une vocation viticole, à l’abri du phylloxera. Cette tradition perdure encore de nos jours. Quant au phare, aujourd’hui éteint, il offre du haut de sa centaine de marches, une vue magnifique sur l’estuaire.

Notre premier débarquement, donc, est sur l’île de Patiras. Un havre de paix, de sérénité, de calme, propice aux promenades, à la gastronomie « locavore », et au repos. Hors du temps, sous le ciel changeant de l’estuaire, évoquant irrésistiblement les toiles du peintre William Turner. Autrefois maison du gardien du phare, le « refuge » joue les gîtes de mer. Moderne et sobre à la fois, édifié sur pilotis, occulté par des lames d’acier Corten, à l’aspect rouillé, mais qui ne se dégrade pas, il met en valeur son environnement. Sa couleur ocre donne de superbes colorations lorsqu’il est éclairé par le soleil couchant. Cette halte privilégiée est l’œuvre des architectes bordelais Virginie Gravière et Olivier Martin.

A l’étage, une vaste salle, au sol en béton ciré, ouverte sur la cuisine, offre un panorama à 180° sur l’île et l’estuaire.

« Du bout des doigts »

C’est le nom donné aux dégustations imaginées par le traiteur des Gens d’estuaire. A l’aide de simples piques de bois, ou entre le pouce et l’index, chacun peut picorer à loisir parmi une variété de préparations qui rappellent les tapas, mais qui sont toutes élaborées sur place, à partir de produits frais, priorité étant donnée aux productions locales : artichauts de Macau, asperges du Blayais, cailles goûteuses, etc. Le vin Domaine de l´Ile Patiras est viril – certains diront rugueux. On peut lui préférer ceux de l’appellation côtes de Blaye, ou bien encore, le bordeaux produit sur l’île Margaux, dont nous reparlerons un peu plus tard. Les desserts sont opportunément servis dans le jardin, aux convives rassasiés qui se reposent sur d’accueillantes chaises longues.

Mais il ne faut pas trop s’attarder, la volée d’une centaine de marche du phare permettra d’admirer, sur 360° le panorama de l’estuaire. Des jumelles sont à la disposition des visiteurs : on suivra l’itinéraire du bac reliant Pauillac à Blaye ou le passage des navires roulier transportant les pièces de l’A 380 d’Airbus jusqu’à Langon.

L’île Margaux

DOMiLEmARGAUXC’est un autre paradis que nous invite à découvrir Guillaume de Mecquenem. Son père, Lionel, est régisseur du Domaine de l’Ile Margaux (appellation Bordeaux supérieur – 14 ha – 80.000 bouteilles) depuis bientôt trente ans. Gérard Favarel, le propriétaire, a décidé de planter, sur la digue qui ceinture le domaine et la protège de la montée des eaux, des arbres fruitiers : 365 variétés différentes correspondant aux 365 jours de l’année. 70 % de la production viticole est exportée au Québec, le reste vendu à quelques cavistes et aux visiteurs. Le vin a une typicité certaine : l’on comprend qu’il ait séduit nos cousins d’Amérique.

Après la dégustation, retour à bord du Silnet, direction Bordeaux, la tête remplie de souvenirs. Ces îles font partie d’un patrimoine exceptionnel, tout comme les propriétés de la rive gauche, que l’on aperçoit de la vedette : Margaux, Beychevelle et quelques autres.

Gens d’Estuaire, 12 rue Charlevoix de Villers – 33000 Bordeaux.

www.gensdestuaire.fr et http://croisiere-bordeaux.com/

Tél. : 05 56 39 27 88. Mail : contact@gensdestuaire.fr

Photos : © JLR

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